15 NOV 2019

Cashless society : un mouvement en marche

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Les paiements font partie de notre quotidien. L’avènement des modes de paiement digitaux est venu faciliter ces transactions, même si le cash reste très présent dans nos vies.

« Ah zut ! Je n’ai plus de cash sur moi ! » Combien de fois vous est-il arrivé de prononcer cette phrase avec dépit, parce que sans cash, vous ne pouvez pas vous arrêter à la boutique du coin pour acheter cette boisson si désaltérante ou sur le bord de la route pour cette eau de coco tellement rafraîchissante ?

Et vous la prononcerez encore et encore cette phrase, puisque vous n’aurez pas toujours du cash sur vous — c’est un fait. Car presque sans le réaliser, nous sommes déjà bien engagés dans le mouvement dit cashless — ou less cash pour être plus exact.

Il y a actuellement 1,8 million de cartes en circulation à Maurice, dont 1,3 million sont des cartes de débit. Si la carte de débit est entrée dans les mœurs, elle est quand même encore perçuee comme étant principalement une carte de retrait.

La tendance cashless s’en est trouvée accélérée depuis l’introduction du système de paiement mobile JuicebyMCB il y a quelques années. Ce type de paiement est venu simplifier les transactions ; on y entre un numéro de téléphone et hop ! les sous sont transférés de manière instantanée. Depuis l’année dernière, est venu s’ajouter aux modes de paiement digitaux existants le scan to pay, aussi connu comme le paiement par code QR.


Or, si ces modes de paiement sont venus faciliter le quotidien des gens — car nous payons tous les jours pour quelque chose, que ce soit un repas, le transport, un service, il n’en demeure pas moins qu’il reste des services ou produits qui requièrent encore du cash — chez le boulanger, pour le transport en commun, un taxi, à la tabagie du coin, au bazar et dans tant d’autres lieux.

Est-ce donc envisageable que Maurice devienne un jour une société complètement cashless ? Où tous les paiements seront faits digitalement ?

« Oui ! » répond sans ambages Stephanie Ng Tseung-Yue, Head of Cards de la MCB, ajoutant cependant que ce ne sera pas pour demain.
« Les gens sont équipés d’une carte ou d’un smartphone pour effectuer des paiements digitaux et le pays a une infrastructure de paiements moderne. Avec un programme de conscientisation qui met en avant les avantages du paiement digital, je crois que les gens s’adapteront graduellement à ce mode de vie. Là n’est pas la question. La vraie question est celle de l’acceptation du paiement digital », affirme-t-elle.


LES COMMERÇANTS ONT AUSSI COMMENCÉ À RÉALISER QUE LA MONNAIE A UN COÛT

Car pour pouvoir payer digitalement — que ce soit par carte, par Juice, par code QR, ou encore en ligne –, il faut bien que le commerçant accepte de tels paiements. « Si je peux payer par Juice pour mon pain, pour mon bus ou encore pour mes légumes, c’est clair que je le ferai, car le processus est tellement simple, je ne m’encombre plus de billets ou de pièces de monnaie, je n’ai pas à faire la queue aux ATM, je ne cours plus le risque de me faire voler mon sac. Que demander de plus ? » lâche Stephanie Ng Tseung-Yue.

C’est surtout le côté pratique et facile des paiements digitaux qui est à la base du mouvement cashless, actuellement en plein essor dans le monde, en Europe en particulier.

« Ça c’est pour l’individu. Mais les gros commerçants ont aussi commencé à réaliser que la monnaie a un coût », explique la Head of Cards en prenant l’exemple d’une entreprise qui livre des marchandises à des tabagies et boutiques. Ces derniers paieront en espèces parce que leurs transactions sont en espèces. Le chauffeur, à la fin de sa tournée, aura un gros montant en espèces sur lui, ce qui pose aussi un risque en termes de sécurité. Et quand il rentrera au bureau, il faudra compter tout cet argent. Celui qui le reçoit doit aussi compter les sous. Cet argent ira ensuite à la banque, mais il n’est certainement pas prudent de transporter ce montant en liquide et donc, l’entreprise emploiera probablement les services d’une compagnie de sécurité — qui doit aussi compter tout l’argent qui lui est remis. Cet argent sera recompté par le préposé de la banque quand il sera déposé. « Au final, la manipulation de la monnaie a un coût pour l’entreprise — en termes financiers, d’efficacité et de sécurité », dit Stephanie Ng Tseung-Yue.

La solution évidement est que ces transactions deviennent digitales. « Les grandes entreprises ont commencé à réaliser l’importance des paiements digitaux. Le problème est que pour les SME, c’est plus simple d’effectuer des transactions en espèces puisqu’elles n’acceptent pas en général les paiements digitaux », ajoute notre interlocutrice.

C’est là toute une éducation à entreprendre auprès des SME pour leur démontrer qu’au final, les paiements digitaux leur rendront la vie plus simple. Il est vrai que pour une petite entreprise, accepter des paiements par carte risque de ne pas être rentable étant donné que l’infrastructure nécessaire à l’acceptation des cartes a un coût. « C’est dans cette optique que nous avons lancé le code QR l’année dernière. Tout ce dont le commerçant a besoin pour accepter des paiements Juice est un numéro de téléphone et une carte qui affiche son code QR, pour qu’il soit scanné. Le paiement est fait instantanément et qui est plus, cela peut augmenter le chiffre d’affaires des commerçants puisque le client n’est plus limité par le cash qu’il a sur lui », explique Stephanie Ng Tseung-Yue.

L’autre argument est celui de la transparence. « Toutes les transactions digitales laissent une trace. Ce qui n’est pas le cas des transactions cash. Au final, le pays en sortirait gagnant si l’on se dirigeait vers une société cashless », explique la responsable du département des cartes.

Dans cette optique, l’arrivée sur le marché de produits concurrents est une bonne chose, estime Stephanie Ng Tseung-Yue. « C’est un fait que nous sommes les pionniers dans le secteur et que nous introduisons régulièrement des solutions de paiement qui ont pour but de faciliter la vie de nos clients. « Nous avons jusqu’ici été parmi les seuls à conscientiser la population aux avantages des paiements digitaux. J’accueille donc favorablement ces produits car au final, la compétition reste le cash », conclut-elle.

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